La valorisation de la performance et la disponibilité permanente façonnent le quotidien de nombreux dirigeants et leaders. Pour beaucoup d'entre eux, le repos passe souvent pour un luxe… ou une faiblesse.
"Les vacances ? Pfft ! À d'autres", entends-je parfois.
"Une semaine ça suffit. Quinze jours ? La boîte tournera au ralenti.
" Le repos ? Quel repos ?
J'avais exactement ce comportement il y a quelques années.
Puis un été, je me suis dit : "Je ferme une semaine au 15 août… tout le monde en vacances." J'ai tenu pendant 3-4 ans.
Résultat : épuisée, aucune réserve, plus de ressources dès la fin septembre. Le stress chronique, la charge mentale, la fatigue… tout cela m'a longtemps semblé être un mal nécessaire à ma fonction.
Quand les vacances ne suffisent plus
La confusion entre vacances et repos réel est fréquente. On peut être en congé et pourtant rester tendu, préoccupé, sur le qui-vive. Couper le téléphone ou s'éloigner physiquement du bureau ne suffit pas toujours à se libérer mentalement.
L'éloignement du cadre professionnel ne garantit pas le repos !
Les vacances nous éloignent du quotidien du travail, mais le repos nous ramène à notre santé. Cette nuance change tout.
Le repos : une stratégie de récupération à construire
Il se construit, se ressent, se cultive. C'est une véritable stratégie de prévention, aussi importante qu'un plan d'action ou un bilan financier.
Les 3 piliers d'un repos régénérant
*D'abord, dormir profondément.
Le sommeil profond est le gardien de notre équilibre, le socle de la récupération physique, psychologique et intellectuelle. Il a un impact tangible sur la vigilance, la mémoire et la capacité de décision. Sans un sommeil réparateur, tout vacille.
*Ensuite, rééquilibrer son rythme d'alimentation.
Cela laisse au corps davantage d'espace pour ressentir la faim… et la satiété. Le plaisir reprend le dessus. Attention toutefois à l'effet inverse : l'alimentation peut aussi devenir plus riche, plus festive, plus alcoolisée… ce qui peut fatiguer l'organisme.
*Enfin, se laisser happer par autre chose que son travail.
Lire, rencontrer, tester un nouveau sport, voyager.... Découvrir d'autres actions où nous ne sommes plus « attendus » dans notre rôle, où le rapport au temps change radicalement, où les journées sont dictées par l'élan, la curiosité, le climat… pas par l'agenda.
L'art du lâcher-prise en leadership
Le lâcher-prise, même temporaire, est un acte de leadership authentique.
Les vacances peuvent devenir une fenêtre d'observation de nos rythmes : ceux qui nous conviennent et ceux qui nous compriment.
Le leadership moderne se mesure à la capacité à se ressourcer physiquement, émotionnellement, mentalement.
Comme le rappelle Harvard Business Review (2025) : "Breaks aren't a luxury; they're a necessity for cognitive functioning, creativity, and sustained performance."
Les pauses ne sont pas un luxe ; elles sont une nécessité pour le fonctionnement cognitif, la créativité et la performance dans la durée.
Dans cette même dynamique, une étude publiée dans Frontiers in Psychology en 2023 souligne : "Rest is not the absence of activity, but the presence of conditions that allow for recovery."
Le repos n'est pas l'absence d'activité, mais la présence de conditions qui permettent la récupération. »
La clairvoyance comme boussole du dirigeant
Le repos n'est ni un caprice ni un vide. Il est espace stratégique.
Un repos de qualité est une construction volontaire, pas une simple pause. C'est la condition de notre clairvoyance, de notre capacité de discernement à s'autoriser cette nécessité en cette ère du trop !
La véritable performance ne naît pas de l'épuisement, mais de la capacité à se régénérer régulièrement.
Convaincu·e ?
Et si ta prochaine preuve de leadership, c'était… de t'autoriser à te reposer vriament ?
Références pour aller plus loin :
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/Sommeil_un_carnet_pour_mieux_comprendre.pdf
https://hbr.org/2025/02/a-guide-to-taking-better-breaks-at-work
https://www.frontiersin.org/journals/psychology/articles/10.3389/fpsyg.2023.1244089/full
Christine